L’arrogance de l’homme et le réchauffement climatique [Difficulté : facile] (800 mots – 5 mins)

sid

Il semblerait que le climato-scepticisme (c’est-à-dire la négation de l’existence du réchauffement climatique ou la négation de l’impact anthropique dans ce dernier), fasse son grand retour sur la scène politique française. Voyons rapidement ce qu’il en est des deux arguments énoncés à cette occasion.

Fort heureusement, rien de nouveau sous l’soleil et on constatera vite qu’il s’agit de deux sophismes éculés. Je me contenterai donc d’adapter pour l’occasion les deux sections concernées de l’excellent Skeptical Science pour le public non anglophone. Si vous parlez anglais, vous y trouverez tous les approfondissements nécessaires.

Argument #1 :

« Le climat a déjà changé dans le passé ! »

C’est tout à fait vrai.

Quelques bases : à la distance du soleil à laquelle nous nous trouvons, nous devrions nous attendre à une température terrestre de -18°C. Mais heureusement pour nous, les gaz à effet de serre, principalement le CO2, nous en préservent.

Or, ces gaz sont en équilibre permanent en fonction des fluctuations de la biosphère, des océans et de la géosphère. En effet, lors de toutes les alternances de périodes très froides ou très chaudes dans le passé lointain, tout changement important sur Terre (comme une variation des mouvements tectoniques) a conduit à une variation proportionnelle du CO2 atmosphérique et océanique, et chaque variation de CO2 a causé un changement proportionnel des températures globales.

Par ailleurs, des modifications cycliques du trajet de rotation de la Terre autour du Soleil conduisent celle-ci, au cours des temps géologiques, à trouver ses hémisphères plus ou moins exposés au rayonnement solaire. Ces cycles, qu’on appelle les cycles de Milankovitch, conditionnent l’alternance de périodes de glaciation, ou « périodes glaciaires », et des périodes interglaciaires. Ces changements sont extrêmement lents et prennent des dizaines de milliers d’années à se réaliser complètement.

Connaissant ces phénomènes, nous savons que la tendance de la température globale devrait actuellement être à l’adoucissement, et non au réchauffement.

Le hic, c’est que depuis le début de l’époque industrielle, la tendance observée (le réchauffement donc), s’éloigne très vite et très fortement de la tendance attendue (l’adoucissement).

Argument #2 :

« Il faut être arrogant pour penser que l’Homme est responsable de cela ! »

Meh ! Ce que l’on observe, sans aucune arrogance, c’est qu’à l’époque pré-industrielle de ces 10 derniers milliers d’années, la quantité de CO2 atmosphérique est restée relativement stable en variant de 275 à 285 ppm (particules par millions), mais que depuis 250 ans, cette quantité a été augmentée de 100 ppm.

evolution_co2
J. Cook, Climato-scepticisme : le guide scientifique, 2010, p.6

Or, on sait reconnaître la part de CO2 émise par les activités humaines, et la part émise par d’autres agents, comme la biosphère (les atomes de part et d’autre ne sont pas exactement les mêmes, on parle d’isotopes, et leur proportion relative dans l’atmosphère est quantifiable). On sait donc que le trop-plein de CO2 est bien d’origine anthropique, et ne vient pas, par exemple, des plantes.

Les observations méthodiques, et non les spéculations arrogantes, nous permettent donc d’affirmer avec confiance que les humains ont un impact sur la composition atmosphérique de notre planète.

Mieux encore, ces mêmes observations nous permettent de modéliser, de manière globale, l’évolution du climat avec et sans le paramètre anthropique (c’est-à-dire le poids de l’impact de l’activité humaine). Et ce que l’on observe, encore une fois, c’est que l’évolution climatique actuellement enregistrée (c’est-à-dire ce qui se passe vraiment), ne correspond pas à ce que les modèles prédisent si on enlève de leurs calculs le paramètre anthropique.

En clair, et toujours sans aucune arrogance, on constate que le réchauffement climatique actuel, qui s’éloigne très fortement des phénomènes naturels connus et observés dans le passé, ne s’explique que par l’activité anthropique actuelle.

Épilogue

Pour une introduction en français à la question du réchauffement climatique, je vous conseille d’écouter l’épisode 210 de Podcast Science sur le sujet.

Vous pouvez voir là une représentation graphique très parlante, et drôle, des variations de la température terrestre moyenne ces 20 000 dernières années et les prédictions de son évolution pour l’horizon 2100.

Vous pouvez également lire le guide de J. Cook de Skeptical Science, traduit en français et richement illustré, et dont est tirée la courbe présentée supra (sans déconner, c’est probablement le truc le plus agréable à lire que je connaisse sur le sujet).

guide_cook

Enfin, j’attire votre attention sur le poids des idéologies, notamment politiques, dans le dénialisme scientifique. On sait pertinemment qu’aucun bord n’est épargné, voire même que certaines postures idéologiques peuvent être prédictives de tel ou tel déni de science. Ces postures ont pour habitude de n’accepter la réalité de l’Univers qu’à la condition que celui-ci s’accorde à elles…

En refusant tout partisanisme politique sur ce blog, je vous encourage à considérer autant que possible, l’enjeu capital que représente une information basée sur les faits, et des faits collectés avec méthode ; à considérer l’importance d’user habilement de connaissance et de raison de sorte à éviter les manipulations idéologiques, d’où qu’elles viennent, et à faire des choix démocratiques éclairés par une connaissance fiable du monde réel.

Sources citées dans le texte :

J. Cook, Climato-scepticisme : le guide scientifique, 2010
S. Lewandowsky et al., The Role of Conspiracist Ideation and Worldviews in Predicting Rejection of Science, Plos One, 2013

44 commentaires sur “L’arrogance de l’homme et le réchauffement climatique [Difficulté : facile] (800 mots – 5 mins)

  1. Très bonne conclusion.

    Question subsidiaire :
    En général, les gens qui déforment les connaissances scientifiques qui ne vont pas dans le sens de leurs opinions politiques en ont-ils conscience ?

    Un gars de droite qui nie la composante anthropogénique du réchauffement climatique récent et un gars de gauche qui affirme que les OGM donnent le cancer ou détruisent les écosystèmes sont-ils conscients qu’ils sont en train de donner la priorité à leurs opinions politiques par rapport aux faits scientifiquement établis ?

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  2. C’est très didactique, merci 🙂 Pouvez-vous m’éclairer sur un point : vous remontez sur 10.000 ans pour ce qui concerne la concentration en CO². Disposez-vous de chiffres, autant en terme de concentration de CO² ou de variation de température moyenne remontant plus loin, mettons 100 million d’années ?

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      • Bonjour Rem Leb,

        et merci d’avoir pris le temps de commenter 🙂

        Les concentrations de CO2 à travers le temps sont obtenues par carottage pour les temps les plus anciens, et il y a quelques années le NOAA a fait cette vidéo récapitulative à ce sujet, présentant les données disponibles entre il y a 800 000 ans et maintenant :
        http://www.esrl.noaa.gov/gmd/ccgg/trends/history.html

        Au delà de ça, quand bien même on aurait pas ces données, ça ne change pas grand chose. On sait modéliser le climat en fonction de multiples paramètres, et la seule manière de coller au comportement moderne est d’inclure un facteur anthropique qui représente la principale part du forçage :
        http://www.bloomberg.com/graphics/2015-whats-warming-the-world/

        Ainsi, dans l’absolu, même si par le passé on avait déjà vu des choses proches de ce qu’il se passe aujourd’hui – ce qui n’est pas le cas -, on sait que l’on est responsable cette fois-ci.

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  3. Salutations.

    Un billet clair et concis, avec de bonnes pistes pour approfondir.

    J’émettrais seulement une réserve d’ordre générale vis-à-vis du graphique : ça n’est que mon avis, mais j’ai toujours considéré que pour le grand public, les graphiques devraient autant que possible avoir une origine à zéro (hormis pour les dates, bien entendu). Sauf vraiment pour les cas où la variation est trop faible pour être appréhendée avec une origine à zéro (ce qui n’est pas le cas ici).

    Dans la brochure, c’est la seule figure dans ce cas, mais uniquement parce que les autres ont des valeurs négatives et que les auteurs ont bien été obligés… Le guide de Cook me paraît en tout cas très intéressant, et en français c’est encore mieux.

    Miastor.

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  4. Même si je comprends très bien l’analyse factorielle ou autre, décrite dans le deuxième paragraphe avant « Epilogue », je trouve que c’est un peu abrupt de parler de ‘modèle’. Je ne suis pas climatologue et je ne connais pas les modélisations en question, tout ce que je comprends, c’est que si on continue la courbe de Co² avant l’arrivée de l’homme on arrive pas à la position actuelle. Une image vaut mieux qu’un long discours. Pour reprendre celui mentionné, 1800 c’est le début de l’impact anthropique, ca correspond à la révolution industrielle, mais c’est un peu tôt je trouve… 🙂

    nex

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  5. Intéressant comme billet .Mais il est clair que l’objectif n’est pas vraiment de soutenir la théorie du réchauffement mais de discréditer ceux qui en doutent. On a donc pas affaire ici à une opinion scientifique mais bien politique. Utiliser entre autre le terme «adoucissement» au lieu de «refroidissement» illustre d’ailleurs parfaitement l’objectif réel de l’auteur. Pour le reste déduire les tendances climatiques dont les cycles sont de l’ordre de centaine de milliers d’années à partir d’observations aussi courtes et plus ou moins fiables que celle évoquées par l’auteur me semble peu prudent. En science le scepticisme n’est pas du déni , contrairement à ce que dit ce monsieur, mais de la sagesse. Ceci étant dit, même si les «réchauffistes» ont raison il y a lieu de se poser des sérieuses questions sur les mesures qu’ils suggèrent pour atténuer le phénomène et l’intérêt des nations de l’hémisphère nord de prendre le risque de sacrifier leur économie pour combattre un réchauffement qui est dans leur cas et réellement un ADOUCISSEMENT climatique! Pour le reste de la planète imposer la fin de l’utilisation des énergies à base d’hydrocarbure pourrait signifier des catastrophes humanitaires colossales.Non, contrairement à ce que veulent imposer par la force les réchaufistes, le débat n’est pas clôt. Au contraire, il en fait que s’amorcer car les gens commencent à se rendre compte que cette insistance des réchauffistes à faire taire ceux qui doutent est suspecte. Plus que suspecte.

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    • Bonjour Ghislain,

      et merci d’avoir pris le temps de commenter 🙂

      Je vais essayer quelque chose, regardez plutôt :

      « Non, contrairement à ce que veulent imposer par la force les [rondistes], le débat n’est pas clôt. Au contraire, il en fait que s’amorcer car les gens commencent à se rendre compte que cette insistance des [rondistes] à faire taire ceux qui doutent est suspecte. Plus que suspecte. »
      Est-ce que ce paragraphe vous convainc de la force des arguments platistes (càd ceux qui pensent que la Terre est plate) ?

      Vous semblez confondre plusieurs choses, aussi je me permets de rappeler que la science est un outil, on s’en sert pour expliquer ce qu’on observe ; les « mesures » prises face au RCA n’ont rien à voir avec la science, il s’agit de politique, de choix. Aussi il n’est pas pertinent de mélanger les deux.

      Je vous invite à prendre connaissance des autres billets de ce blog touchant au RCA. Vous y découvrirez que le consensus (càd l’ensemble des travaux, et pas des opinions) sur la question est très fort, comme celui sur la quasi-sphéricité de la Terre, ou encore que les arguments qu’on lit souvent sur internet s’opposant au RCA sont de faible qualité et relèvent au mieux d’une profonde méconnaissance du sujet 🙂

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      • Bonjour
        Vous écrivez plus haut : « même si par le passé on avait déjà vu des choses proches de ce qu’il se passe aujourd’hui – ce qui n’est pas le cas – »
        L’avis d’Emmanuel Garnier historien du climat n’est pas le même car il montre que dans le passé les changements du climat dans un sens ou un autre et avec une rapidité identique ont été similaires à tous points de vue : http://www.universcience.tv/video-emmanuel-garnier-et-les-lecons-de-l-histoire-7949.html

        Par ailleurs votre parallèle entre rondistes et platistes n’est pas très pertinent car il n’y a pas d’insistance des rondistes à faire taire leurs opposés. De même que plus personne n’accorde de crédit à ceux qui prétendent que l’alunissage des américains est un montage.
        Par contre discréditer ceux qui doutent de l’origine humaine du réchauffement est parfaitement d’actualité dans tous les medias et se retrouve même dans les discussions des scientifiques révélées par le climategate, vous ne trouvez pas ? Un simple exemple avec Bruno Latour philosophe et professeur à Sciences Po qui dans un Télérama récent traite les climato-sceptiques d’ennemis !
        En sciences le scepticisme est un devoir ! Au pied de l’article de cette page l’expérimentation sur l’expérience de l’EMDrive conclut : « si l’expérience donne une poussée alors c’est notre compréhension de la physique qu’il convient de revoir, plutôt que l’expérience. » et aussi a contrario : « Jusqu’à ce que le prototype soit adapté à une échelle digne de réelles applications et que l’effet en question répliqué expérimentalement, maîtrisé et mis en oeuvre, il est bon de rester sceptique. »

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  6. Bon article. Très bien résumé.

    Par contre juste un détail: à ce qu’il me semble le principal gaz à effet de serre c’est l’eau et pas le CO2… Je peux me tromper mais le CO2 est au centre des débats parce que c’est celui qui est à l’origine du rca.

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  7. Bonjour
    La seule petite chose qui me dérange dans cette explication est qu’il manque juste la preuve que le CO2 est responsable du réchauffement compte tenu de ses faibles propriétés d’effet de serre et de sa faible concentration. Que le taux de CO2 augmente et que ce soit dû à l’homme ne prouve en aucun cas que taux de CO2 et températures soient liés l’un à l’autre. On ne sait pas modéliser l’influence du principal gaz à effet de serre, la vapeur d’eau qui refroidit ou qui réchauffe selon qu’elle se transforme en nuage ou pas. Et de plus à mesure que les années passent on ne retrouve pas dans les courbes des modèles climatiques ce qui se passe en ce moment c’est-à-dire la pause depuis 15 ou 20 ans de la tendance au réchauffement.

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      • Vous n’avez répondu qu’à une petite partie de mon commentaire, celle concernant la pause.
        Mais vous ne m’avez pas répondu concernant la vapeur d’eau dont on ne sait pas modéliser l’effet sur le climat.
        Ni sur la preuve (qui n’existe à ma connaissance nulle part) que c’est bien l’élévation du taux de CO2 qui est à l’origine de l’élévation de la température. Par exemple la courbe du CO2 de votre article est constamment croissante, alors que la courbe des températures dont vous m’avez donné le lien montre clairement une baisse entre 1945 et 1980.
        Pour en revenir sur l’effet de la vapeur d’eau je dois vous citer également un article récent de Science et Vie mettant en exergue la forte action des rayons cosmiques, dépendant de l’activité solaire, sur la formation des nuages et le climat.
        https://www.science-et-vie.com/ciel-et-espace/decouverte-le-rayonnement-cosmique-agirait-fortement-sur-le-climat-10254

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      • Mon intention n’était pas de « répondre » à votre commentaire, mais de relever une erreur grossière dans celui-ci. Vous avez affirmé qu’il existe « pause depuis 15 ou 20 ans de la tendance au réchauffement ». Ceci est grossièrement faux. Il est bien normal que je le pointe, et je ne vois pas pourquoi je devrais absolument « répondre » aux autres affirmations de votre commentaire. Si vous reconnaissez votre erreur, peut-être que je pourrais m’intéresser à vos autres affirmations. Mais, tant que vous ne faites pas cet effort minimal, ma motivation pour répondre sur le reste est limitée.
        En plus de la courbe de la NOAA que j’ai donné, vous pouvez aussi regarder celle de la NASA, ici:
        https://data.giss.nasa.gov/gistemp/graphs/graph_data/Global_Mean_Estimates_based_on_Land_and_Ocean_Data/graph.html
        Alors, pause ou pas pause ?
        J’en ai d’autres, au cas où ça ne passe toujours pas …

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      • Bonjour
        Je vois approximativement deux lissages dans la courbe que j’ai communiquée. Une période de 1978 à 1998 où on se situerait vers – 0.10° et une autre de 1998 à 2018 vers + 0.10° Donc un saut sur 40 ans de + 0.2°. Les données RSS correspondant à la courbe que je vous ai communiquée donnent un trend de 0.13° sur la période. Mais oublions la pause, sur la dernière courbe ou les précédentes dont vous ave fait état comment expliquez-vous que le CO2 présenté dans l’article montre une ascendance si régulière, et que pour les températures entre 1880 et 1940 il y ait cette montée et de 1940 à 1980 cette relative descente ? (Si le CO2 est en cause dans le réchauffement).
        Merci

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      • Pourquoi me demandez vous de justifier l’évolution de la température globale de surface entre 1940 et 1980 alors que votre affirmation que je conteste porte sur les « 15 ou 20 » dernières années ?

        Je vous rappelle que je tiens absolument à tirer au clair cette histoire de « pause depuis 15 ou 20 ans de la tendance au réchauffement ». Ce n’est pas que les autres sujets ne m’intéressent pas, mais je préfère la technique des petits pas. Si on n’arrive même pas à se mettre d’accord sur l’existence ou non d’une « pause depuis 15 ou 20 ans de la tendance au réchauffement », je vois mal comment on pourrait aborder des sujets nettement plus complexes, comme l’influence du CO2 sur le climat. En plus, tant qu’on ne partage même pas le diagnostic, il est vain de vouloir se mettre d’accord sur les causes.

        Je vous ai montré deux courbes de température globale de surface, l’une de la NOAA l’autre de la NASA. Selon moi, elles ne montrent pas de pause sur les « 15 ou 20 » dernières années. Vous avez apporté une courbe de l’Université d’Alabama. Je vous ai expliqué que l’évolution du climat doit se mesurer sur des durées supérieures à 30 ans. C’est pourquoi même les courbes que j’ai montré ne sont pas idéales dans cette optique car montrant des moyennes annuelles (sur 137 ans). Il serait plus judicieux d’utiliser des moyennes sur dix ans, voir plus. Vous apportez une courbe montrant des moyennes mensuelles, sur seulement 40 ans. Là, c’est pire. Les variations d’un mois sur l’autre ne sont vraiment pas le bon intervalle de temps pour visualiser clairement des variations climatiques de long terme. Je vous ai donc suggéré de reprendre la courbe que vous avez donné en faisant quatre moyennes de température sur chacune des quatre décennies. Vous verrez que la tendance au réchauffement climatique apparaîtra clairement cette fois. Vous devriez le faire si vous avez vraiment envie de tirer au clair cette histoire de pause, qui, je vous le rappelle, est un de vos arguments que vous n’avez pas renié, pour le moment …

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      • Bien, je suis d’accord que les courbes que vous m’avez soumises ne comportent aucune tendance à la pause sur les 15 ou 20 dernières années, c’est absolument certain.

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      • Vous dites être d’accord que les courbes que j’ai soumises ne comportent aucune tendance à la pause sur les 15 ou 20 dernières années.

        C’est un petit pas, mais, c’est un peu léger à mon avis. Vous ne concédez cela que sur les courbes que j’ai soumises, c’est-à-dire celles de la NOAA et de la NASA. J’en ai plusieurs autres sous le coude, je les garde pour le moment, car je comprends que le sous entendu de votre remarque est que, selon vous, la courbe que vous avez donné montrerait la fameuse « pause depuis 15 ou 20 ans de la tendance au réchauffement » ?

        Je vous ai expliqué (2 fois) comment faire pour montrer la tendance au réchauffement climatique sur la courbe que vous avez pointé. Il faut faire des moyennes décennales. Pourquoi ne le faites vous pas ?

        Je l’ai fait moi même. J’ai transféré dans Excel les données de l’Université de l’Alabama que vous avez apportées au débat, et j’ai demandé à Excel de calculer les moyennes décennales. J’ai donc 4 décennies : 1978-1987, 1988-1997, 1998-2017. Résultat : la décennie la plus chaude est 1998-2017. Et en plus, l’année la plus chaude est 2016. Ce sont vos données.

        J’ai copié les graphiques là (j’ai aussi reconstruit le graphique mensuel dans Excel, pour bien vérifier qu’on a bien les mêmes données) :
        http://decennialtropospheretemp.bitballoon.com/

        Alors, soutenez vous toujours qu’il existe une « pause depuis 15 ou 20 ans de la tendance au réchauffement » ?

        Je peux apporter d’autres courbes réalisées par d’autres organismes de recherche, si les trois qu’on a discuté jusque là ne suffisent pas à emporter votre conviction …

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      • J’ai un peu du mal avec les graphes Excel chez moi merci d’avoir fait le travail.
        Si je regarde bien votre graphe j’y vois -0.17 de 78 à 88, -0,06 de 88 à 98 (on grimpe de 0,9°) + 0,15 de 98 à 2007 (on monte de 0,6°) et + 0,18 de 2007 à 2017 ( on monte de 0,3°)
        Donc 10 ans au début pour 0,9°, ensuite 10 ans pour 0,6° et enfin 10 ans pour 0,3° Donc le réchauffement est de moins en moins rapide il me semble à mesure que les années passent. Ce n’est pas un plateau mais une décélération de la montée des t°. Les El Niño sont intégrés dans les données par ailleurs… Qu’en pensez-vous ?
        Merci de poursuivre cette discussion.

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      • Vous dites maintenant que « le réchauffement est de moins en moins rapide il me semble à mesure que les années passent », sur la base d’un calcul faux (je ne vous en veux pas, j’en fait aussi tout le temps), mais aussi sur la base d’un raisonnement faux (là, c’est plus gênant). Voici ce que me dit Excel sur les 4 décennies issues des données de l’Université d’Alabama.

        Decade Temp Variation
        1978-1987 -0,182°
        1988-1997 -0,062° +0,12°
        1998-2007 +0,152° +0,21°
        2008-2017 +0,185° +0,03°

        Il faut rappeler que la tendance climatique s’observe sur des intervalles d’au moins 30 ans (il me semble l’avoir déjà dit, et c’est expliqué partout sur internet). Ici, Excel me dit que la moyenne des trois dernières augmentations décennales est de +0,12° par décennie.

        Voici une autre courbe, sur 127 ans, en plus de celle de la NOAA et de la NASA que j’ai déjà donné. C’est celle de la Japan Meteorological Agency :
        http://ds.data.jma.go.jp/tcc/tcc/products/gwp/temp/ann_wld.html

        C’est tout frais, ils viennent d’ajouter 2017 ! (au fait, bonne année et tout et tout)
        Ils ont aussi mis une droite d’interpolation linéaire sur toute la période (1890-2017). La pente est de 0,73°C par siècle, soit 0,073° par décennie.

        Vous voyez qu’avec 0,12° par décennie sur les trois dernières augmentations décennales, les données de l’Université d’Alabama semblent montrer une accélération (quasi-doublement ?) du rythme du réchauffement climatique par rapport au rythme de +0,073° par décennie sur plus d’un siècle. Mais, il faut se méfier des comparaisons directes entre données différentes, car les données de l’Université d’Alabama sont issues de satellites, alors que les autres courbes se basent sur des stations météo au sol. Donc, ça ne mesure peut-être pas exactement la même chose.

        Du coup, parlons des fluctuations des moyennes décennales sur la courbe de l’Université d’Alabama. D’abord +0,12°, puis +0,21°, et enfin +0,03°. Cela montre bien qu’il existe des fluctuations de court terme, qui ne disent rien de la tendance à long terme. J’explique. Observer une augmentation de +0,12° sur une décennie puis +0,21° sur la suivante ne signifie pas que le réchauffement climatique aurait subitement accéléré ! C’est une interprétation erronée, puisque la tendance climatique s’étudie sur au moins 30 ans. De même, le fait qu’on ai +0,21° suivi de +0,03° ne signifie pas que le réchauffement climatique aurait subitement ralenti, pour la même raison. Les températures de surface sont soumises à des fluctuations liées à divers phénomènes : oscillations océaniques (dont El Nino/La Nina, entre autres), éruptions volcaniques et autres phénomènes. Etudier le réchauffement climatique consiste à faire des projections à plus long terme, donc sans se préoccuper des fluctuations de moins de 30 ans. En plus, le constat de « réchauffement climatique » ne se base pas seulement sur la température globale de surface, mais aussi sur le réchauffement des océans et la fonte des glaces terrestres.

        Donc, dès qu’une personne vous dit que le réchauffement climatique a ralenti ou accéléré sur la base de variations de court terme de la température globale de surface, vous pouvez conclure que cette personne n’a pas compris ou fait semblant de ne pas comprendre l’expression « réchauffement climatique ». Elle confond des fluctuations de court terme avec la tendance climatique. Soit elle se trompe, soit elle vous trompe. Vous pouvez lui répondre gentiment que non seulement elle devrait arrêter de surinterpréter des variations de court terme de la température de surface, mais qu’en plus, elle devrait tenir compte de l’ensemble de la sphère climatique (dont le réchauffement de l’océan et la fonte des glaces terrestres).

        Les modèles climatiques, comme leur nom l’indiquent, simulent l’évolution du climat. Ils ne sont donc pas censés modéliser les variations de court terme (moins de 30 ans) de la température de surface. Et je vous confirme qu’ils ne les modélisent pas ! Prenons par exemple deux phénomènes bien connus qui sont responsables de certaines fluctuations de court terme : les oscillations océaniques et l’activité volcanique. Le dernier épisode El Nino, finalement évalué « super fort » en 2016, n’a été prévu que quelques mois à l’avance ! Pour les éruptions volcaniques, c’est pire. En général, on les prévoit au mieux avec quelques semaines de délais ! Mais, ce qui est cool, c’est qu’en prenant des intervalles de temps suffisamment longs (minimum 30 ans), on sait estimer en moyenne le nombre d’El Nino/La Nina ou d’éruption volcanique sur la période, même si on ne sait pas quand ils se produiront. Du coup, on peut faire des projections à long terme, sans pouvoir prévoir les fluctuations de court terme.

        A partir de là, vous avez tous les éléments pour comprendre pourquoi, lorsqu’on parle du réchauffement climatique, il faut éviter de prendre une courbe particulière pour s’amuser à surinterpréter des fluctuations de court terme. En plus, à condition de les interpréter correctement comme je l’ai fait ci-dessus, les données de l’Université d’Alabama que vous avez apporté au débat confirment plutôt le diagnostic de réchauffement climatique récent ininterrompu. Sachant bien que ce constat de réchauffement climatique récent ininterrompu est basé sur un énorme jeu de données, les 4 courbes discutées ici n’en constituant qu’un tout petit échantillon !

        Au fait, un petit conseil pour les années qui viennent : puisqu’on a eu un El Nino super fort en 2016, provoquant un record de température globale de surface, il est hautement probable que la température globale de surface reste sensiblement plus faible de 2018 à 2028 que ce qu’elle a été en 2016. Alors, par avance, je vous serais reconnaissant de nous épargner le coup de la pause dans le réchauffement climatique pour la décennie qui vient. Normalement, vous avez tous les éléments d’information pour nous éviter ça, non ?

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      • Merci pour votre courbe japonaise.
        J’ai bien compris votre argumentation sur la durée, et l’erreur de considérer des fluctuations temporelles de courte durée comme des arguments de changement de paradigme sur le réchauffement.
        Cependant le commentaire de la courbe dit ceci :
        « The annual anomaly of the global average surface temperature in 2017 (i.e. the average of the near-surface air temperature over land and the SST) was +0.39°C above the 1981-2010 average (+0.75°C above the 20th century average), and was the 3rd warmest since 1891. On a longer time scale, global average surface temperatures have risen at a rate of about 0.73°C per century. »
        D’où prennent-ils ce « longer time scale » de 0.73°C par siècle précédemment constaté, donc à 2 centiles près identique à l’actuel, qui est censé, lui, être produit par l’accumulation du C02 ? Le taux de CO2 n’aurait donc induit aucun changement dans la pente de la courbe ou me manque-t-il une info ? Je rate quelque chose ?
        A part cela meilleurs vœux à vous aussi en ce 1er janvier…

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      • Vous dites avoir bien compris mon argumentation. Cool, j’ai comme l’impression d’avoir gagné un point. Mais, ôtez-moi d’un doute, confirmez-vous que votre argument qui m’a fait réagir et que je copie ci-après n’était pas pertinent ?
        « Et de plus à mesure que les années passent on ne retrouve pas dans les courbes des modèles climatiques ce qui se passe en ce moment c’est-à-dire la pause depuis 15 ou 20 ans de la tendance au réchauffement. »
        Si oui, nous aurons avancé un peu et donc pas complètement perdu notre temps.

        Sinon, le commentaire de la courbe japonaise compare d’abord 2017 à la moyenne « 1981-2010 » puis évoque de la tendance sur plus long terme, c’est-à-dire depuis 1890, date de début de cette courbe. Le 0,73° par siècle correspond donc au rythme moyen de croissance de la température entre 1890 et 2017. C’est la pente de la droite en rouge sur le graphique. Ils ne parlent pas (ici) de ce qui se passe avant.

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      • Oui j’ai parfaitement compris et intégré votre argument sur la pause. Vous n’avez pas gagné un point ni moi perdu, on ne parlait pas de la même chose. L’argument que j’ai avancé vient du « hide the decline » du climategate et du fait qu’on nous rebat les oreilles côté media avec des arguments du type : cette année il y a eu tel ou tel événement (toujours vers le chaud ou le catastrophisme ambiant) avec une comparaison ponctuelle et des courbes hockey stick sur des durées très courtes. D’où le contre-argument de la pause chaque fois qu’on voit un événement inverse. (Chaque fois qu’on me dit la t° n’a jamais été aussi haute depuis l’année xxxx je me réponds donc tout est normal puisque l’année xxxx il y a eu exactement le même événement).

        Quant à la dernière courbe japonaise elle me plaît beaucoup plus. A pente stable sur plus d’un siècle, alors que la courbe CO2 de votre article n’arrête pas de se rapprocher de la verticalité. On va pouvoir parler de causalités.

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      • Donc, lorsque vous avez écrit qu’il y a une « pause depuis 15 ou 20 ans de la tendance au réchauffement » qu’on « ne retrouve pas dans les courbes des modèles climatiques », vous ne vouliez pas vraiment dire qu’il y a une pause, ni que les modèles climatiques étaient médiocres. Il fallait comprendre que vous répondiez à un événement datant de 2009 liés a la révélation d’échanges de mail privés, et aux médias qui font du catastrophisme en surinterprétant des événements ponctuels (ce qui m’énerve aussi). Moi qui croyais que vous vouliez vraiment dire qu’il y avait une pause dans le réchauffement et que les modèles climatiques étaient vraiment médiocres !

        Tant mieux si la courbe japonaise vous plait. Mais notez bien que lorsqu’on fait une interpolation linéaire, on obtient une droite, par définition.

        Je vais vous faire plaisir à nouveau, en vous donnant la courbe du UK Meteorological Office et de l’Université of East Anglia (c’est votre évocation du « climatgate » qui m’y a fait penser).
        http://www.cru.uea.ac.uk/

        Je ne vous demande pas si vous voyez une « pause depuis 15 ou 20 ans », puisque ce n’était pas vraiment ce que vous vouliez dire.

        Ils font aussi une version avec des pas de 10 ans, que j’aime bien (vous le savez), car un peu moins bruitée.

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      • Chouette ! Donc en dehors de cette histoire de pause qui nous a pris trop de temps à démêler je voudrais savoir en quoi la courbe du CO2 de votre article est semblable à la courbe des températures que vous venez de communiquer. En p

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      • Chouette ! Donc en dehors de cette histoire de pause (qui nous a pris vraiment beaucoup trop de temps à démêler car c’est en fait anecdotique) je voudrais savoir en quoi la courbe du CO2 de votre article est semblable à la courbe des températures que vous venez de communiquer ? Je ne le vois pas.
        En particulier si on reprend plutôt la courbe japonaise, plus claire, je distingue une décroissance nette de 1895 à 1912. Puis une croissance jusqu’en 1945. Puis à nouveau une décroissance jusqu’en 1950. 1960 à 1975 nouvelle décroissance. 1975 à 2016 croissance à nouveau.
        Vous-même avez recalculé les tendances que voici : 78/88 à 88/98 : +0,12°, 88/98 à 98/07 : +0,21°, 97/07 à 07/17 : + 0,03°. Trois pas lissés/moyennés de 10 en 10 ans : 0,12° puis 0,21° puis 0,03°

        Par contre la courbe du CO2 de l’article montre un trait plat qui croît tout à coup à partir de 1680 avec une pente de plus en plus prononcée. Si le CO2 pilote la température pourquoi celle-ci fait-elle des dents de scie alors que le CO2 est lisse ?
        Voilà ma question à laquelle j’attends toujours une réponse. Peut-être que le CO2 a une influence, ou peut-être pas. Puisque en dehors de la conviction du GIEC il n’existe rien qui l’appuie. L’effet direct du CO2 en tant que GES, sa concentration de 0,04 %, ses interactions avec les océans et la croissance des plantes, sont insuffisantes pour expliquer une croissance de 0,73° par siècle. Les fameuses rétroactions positives ne sont que des hypothèses.
        Bref on en revient au point de départ, j’en suis désolé…

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      • Pourquoi voulez vous que la courbe d’augmentation de la température globale de surface soit « semblable » à la courbe de l’élévation concentration du CO2 dans l’atmosphère ? Et qu’entendez vous au juste par « semblable » ?

        En fait, je ne vois pas bien ce que vous voudriez observer. L’élévation de la concentration en CO2 dans l’atmosphère exerce ce qu’on appelle « forçage » supplémentaire sur le système climatique, ce qui tend effectivement à réchauffer le système. Mais le système climatique réagit à ce forçage supplémentaire de manière complexe, et il faut tenir compte aussi des autres forçages. Il n’y a donc aucune raison que la courbe de température globale de surface ait la même forme que la courbe de concentration du CO2. La nature est complexe, elle ne fonctionne pas seulement avec des lois de proportionnalité. Il y a toutes sortes d’effets qui se combinent.

        J’ai bien conscience que ma réponse peut vous sembler, au choix, soit évasive, soit simpliste. Mais c’est à cause de votre question qui n’est pas claire. Qu’est-ce que vous vous attendriez à voir et que vous ne voyez pas ? Soyez plus précis si vous voulez des réponses précises …

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      • J’avais répondu à 19h48 en ne voyant que votre premiere question de 19H17, apparemment tronquée. Je réponds maintenant à votre question de 19h52, plus complète. Je n’ai pas lu vos éventuelles questions suivantes.

        L’histoire de la pause est peut-être « anecdotique », mais c’est surtout un grossier mensonge entretenu par des gens malhonnêtes. Pour tomber d’accord, disons alors que c’est un grossier mensonge malhonnête anecdotique.

        Dans votre question plus complète, vous semblez penser que la courbe de température de surface (c’est-à-dire de la basse atmosphère) devrait avoir la même forme que l’évolution du taux de CO2 dans l’atmosphère. C’est une idée naïve, fausse en pratique.

        Vous savez certainement qu’il y a des échanges thermiques entre l’atmosphère et l’océan. Ces échanges thermiques sont complexes. Globalement, de la chaleur stockée dans les océans est en permanence envoyée vers l’atmosphère, mais le rythme de ce transfert varie fortement au cours du temps. Il y a des périodes de plusieurs années où l’océan envoie beaucoup de chaleur vers l’atmosphère et d’autres périodes où il en renvoie très peu (pour des raisons complexes liées au vents et aux courants marins). D’autre part, l’atmosphère libère en permanence de l’énergie thermique vers l’espace (principalement sous forme de rayonnement infrarouge).

        Rien qu’avec ce petit modèle hyper-simplifié, vous pouvez comprendre qu’on observe des sortes d’oscillations irrégulières de la température de la basse atmosphère. Dans les périodes où l’océan libère moins de chaleur dans l’atmosphère qu’il ne s’en échappe vers l’espace, l’atmosphère se refroidit, et réciproquement, elle se réchauffe lorsque l’océan relargue plus de chaleur qu’il ne s’en échappe vers l’espace. Rien qu’avec ces quelques principes de base, on comprend que la température de l’atmosphère puisse avoir des hauts et des bas, des oscillations irrégulières. Si on augmente quantité de chaleur qui est injectée dans le système climatique en augmentant la concentration de CO2 dans l’atmosphère, environ 95% de l’énergie supplémentaire sera d’abord absorbée par l’océan. Puis, cette énergie stockée dans l’océan sera transférée à l’atmosphère de manière irrégulière, conformément à ce que j’ai expliqué. Il n’y a donc aucune raison pour que la courbe de la température de la basse atmosphère suive directement la courbe de la concentration en CO2.

        Ces phénomènes d’oscillation océanique ne sont pas les seuls responsables des variations apparemment chaotiques de la température de la basse atmosphère. Il y a aussi le volcanisme qui influe sur la température de l’atmosphère. En gros, certaines éruptions volcaniques envoient des aérosols soufrés dans l’atmosphère. Ces aérosols ont pour effet de bloquer une partie du rayonnement solaire, ce qui induit une tendance au refroidissement, sur quelques années, parfois une dizaine d’années. D’ailleurs, on pense que la température relativement basse des année 1982-1985 est en partie due à l’éruption du El Chichon. Pour la période 1991-1993, ce serait plutôt le Pinatubo et le Cerro Hudson. Enfin, il y a un troisième facteur à prendre en compte, ce sont les variations de l’irradiance solaire qui viennent perturber tout ça, et puis, il y a d’autres facteurs de variabilité, que je n’ai pas le temps d’expliquer.

        Ces différentes influences se combinent, par moment en s’annulant mutuellement et par moment en se renforçant l’une l’autre, provoquent des variations d’apparence chaotiques de la température de la basse atmosphère. Donc, lorsque la concentration en CO2 augmente, on sait que cela provoquera à un moment un certain réchauffement de la basse atmosphère, car il faut bien que l’énergie supplémentaire stockée soit libérée à un moment, mais on sait aussi ce réchauffement de la basse atmosphère sera irrégulier à cause des phénomènes que j’ai décrit et d’autres que je n’ai pas décrit. C’est aussi pour ça qu’on arrive à faire des projections à long terme, sans pouvoir prévoir les fluctuations à plus court terme.

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    • La courbe de la NOAA montre les moyennes annuelles, sur 137 ans. Celle que vous donnez indique des moyennes mensuelles sur 40 ans. Or le réchauffement global est une tendance de long terme qui se superpose à de fortes fluctuations à court terme (« court terme » en matière de climat signifie moins de 30 ans). Du coup, pour « voir » la tendance climatique, il faut moyenner les températures sur des intervalles longs. Il faudrait faire des moyennes de températures sur des intervalles d’au moins 10 ans et même idéalement 30 ans pour bien voir la tendance au réchauffement du climat en « gommant » les fluctuations temporaires.
      Même la courbe de la NOAA que j’ai donné, qui est moyennée sur l’année, est fortement « bruitée » par les fluctuations de court terme. Celle que vous avez donné, moyennée sur le mois, c’est pire. Mais, si vous reprenez la courbe que vous avez donné et que vous faites des moyennes sur de plus longs intervalles, vous retrouverez la tendance globale au réchauffement. Je vous invite donc à reprendre ces données et à faire la courbe avec des moyennes de températures sur des intervalles de 10 ans par exemple. Vous obtiendrez 4 intervalles de 10 ans. Cela devrait vous convaincre qu’il n’y a pas de pause dans la tendance de fond au réchauffement.
      Il y a d’autres différences entre ces courbes, notamment les méthodes de mesure et de consolidation, mais au final, à condition de moyenner sur des intervalles temporels suffisants pour gommer les fluctuations de court terme, ces courbes montrent toutes un réchauffement climatique continu.

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  8. Ma question n’est pas claire ? Soit. Quand on me montre cela :

    Et qu’on me dit comme seule preuve évidente que c’est provoqué par cela :

    https://theierecosmique.com/2016/09/15/larrogance-de-lhomme-et-le-rechauffement-climatique-difficulte-facile-800-mots-5-mins/#jp-carousel-2038

    J’ai un horrible doute sur les dires de ceux qui l’affirment et j’ai beaucoup de mal à croire dans leurs projections. Et je m’interroge sur les paramètres, connaissances, recherches à venir… comme celle-ci :
    https://www.science-et-vie.com/ciel-et-espace/decouverte-le-rayonnement-cosmique-agirait-fortement-sur-le-climat-10254
    J’ai l’horrible impression que d’un côté il y a une foi toute simple : « puisque le CO2 augmente il DOIT se produire un réchauffement » alors que pour ma part un grand doute subsiste car je pense que notre connaissance est tout simplement insuffisante pour prédire l’avenir climatique.

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    • Je trouve ça plutôt sain de douter et de se poser des questions. Si le sujet du réchauffement climatique vous intéresse, je trouve normal que vous recherchiez des réponses précises, que vous soyez critique par rapport aux raisonnements foireux ou raccourcis fallacieux qui fleurissent dans les média et que vous cherchiez à vous informer le mieux possible sur le sujet. Ce n’est pas moi qui vous en découragerais !

      Mais, je pense que vous savez qu’il existe aussi des « faux sceptiques » dans beaucoup de domaines. Ce que j’appelle un « faux sceptique », c’est une personne qui pose des questions, exprime ses doutes, sans tenir compte des réponses ou sans rechercher lui-même sérieusement les réponses. C’est quelqu’un qui se présente comme étant en « recherche de vérité », mais semble imperméable aux faits qui pourraient justement répondre aux questions qu’il se pose. La personne pose des questions, exprime ses doutes, mais ne semble pas vouloir savoir. Je ne parle pas spécialement de vous ici, je parle en général, et je pense que toute personne intervenant sur les réseaux sociaux a déjà été confrontée à ce genre de « faux sceptique », donc, vous devriez voir à peu près de quoi je parle.

      Dès lors, il y a une question question intéressante : comment repérer les « faux sceptiques » ? C’est une question complexe, je n’ai pas la prétention d’y répondre complètement. Mais, pour ma part, lorsqu’une personne utilise des arguments faciles à contredire, manifestement faux ou très caricaturaux, qui peuvent donc être démontrés faux avec une recherche minimale, je me dis que cette personne n’a pas fait l’effort minimal pour essayer de s’informer. A partir de ce moment là, je me dis que le questionnement de cette personne n’est peut-être pas aussi sain qu’il l’affirme.

      C’est pour ça que j’ai tenu à insister pour tirer au clair votre argument de la fameuse « pause du réchauffement climatique depuis 15 ou 20 ans ». Car, il s’agit justement d’un argument manifestement faux, qui est utilisé depuis au moins 10 ans de manière récurrente et insistante par des « faux sceptiques ». Alors, je vous ai donné quelques courbes (j’en ai d’autres), je vous ai expliqué la différence entre tendance climatique et fluctuations de court terme de la température de surface. J’ai tâché d’expliquer le mieux que je pouvais en quoi cet argument de la pause est invalide. J’aurais même pu continuer mes explications, car il y a encore bien d’autres faits que je n’ai pas mentionnés qui montrent le caractère foncièrement erroné de cet argument.

      Pour moi, étudier votre réaction face à mes explications au sujet de la pause était important. Je voulais essayer de savoir si j’étais en présence de quelqu’un qui cherche vraiment à comprendre les choses, ou au contraire, quelqu’un qui veut conserver son argument, même face à une personne patiente, qui lui présente des faits et donne les explications prouvant que son argument est invalide.

      Au final, le résultat est mitigé. Vous n’avez pas admis explicitement que votre argument de la pause n’était pas valide. Vous avez dit ceci :
      « Vous n’avez pas gagné un point ni moi perdu, on ne parlait pas de la même chose. L’argument que j’ai avancé vient du « hide the decline » du climategate et du fait qu’on nous rebat les oreilles côté media avec des arguments du type : cette année il y a eu tel ou tel événement (toujours vers le chaud ou le catastrophisme ambiant) avec une comparaison ponctuelle et des courbes hockey stick sur des durées très courtes. D’où le contre-argument de la pause chaque fois qu’on voit un événement inverse. (Chaque fois qu’on me dit la t° n’a jamais été aussi haute depuis l’année xxxx je me réponds donc tout est normal puisque l’année xxxx il y a eu exactement le même événement). »

      Je vois cela comme une manière de noyer le poisson. Lorsque vous dites « on ne parlait pas de la même chose », je trouve ça un peu gonflé. Lorsque vous évoquiez une « pause depuis 15 ou 20 ans dans la tendance au réchauffement », cela fait référence à une polémique très vivace depuis 10 ans. Vous et moi savons très bien de quoi on parle ! Le reste de votre explication tends à justifier l’emploi de l’argument de la pause dans certains cas, tout en admettant à demi-mot qu’il n’est pas valide. J’en conclu que vous seriez probablement prêt à le réutiliser …

      Ne concluez pas que je ferme la porte à nos échanges. J’ai répondu à un de vos autres questionnements dans mon commentaires du 2 janvier 2018 à 21 h 38 min, sur le fait que la courbe de température de surface n’a pas la même forme que la courbe d’évolution du taux de CO2. Comme vous le savez, je préfère traiter les questions une par une, pour ne pas tout mélanger. Donc, je considère que nous sommes encore en discussion sur cette question précise là. J’ai d’autres éléments de réponse, si nécessaire. Je peux aussi préciser ma réponse. Lorsqu’on se sera mis d’accord sur les raisons qui expliquent que les deux courbes n’ont pas la même forme, on pourra peut-être traiter une autre question …

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      • Merci de tous vos messages. Arrivé à ce point je n’ai rien appris que je ne savais déjà, et comme je n’ai pas la patience d’attendre plusieurs mois pour avoir des discussions sérieuses qui ne partent pas dans tous les sens, j’abandonne.
        Votre manière de traiter les questions une par une en ressassant à l’envi chacune (comme la pause) alors qu’elle est réglée, et les digressions sur les bons et mauvais faux sceptiques qui nous tombe du ciel brusquement et rallonge la sauce pour rien, me prennent trop d’un temps qui serait mieux utilisé. Beaucoup de bruit pour trop peu de contenu…
        Je vous communique, pour vos futurs interlocuteurs, de quoi discuter sur les modèles vs la réalité.

        https://climateaudit.org/2016/01/05/update-of-model-observation-comparisons/#jp-carousel-21604

        Merci d’avoir partagé cet espace de temps entre les fêtes, la trêve des confiseurs est maintenant terminée.
        Bonne continuation !
        Jean-Michel

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    • Vous aviez posé la question suivante dans votre commentaire du 2 janvier 2018 à 19 h 52 min : « Si le CO2 pilote la température pourquoi celle-ci fait-elle des dents de scie alors que le CO2 est lisse ? Voilà ma question à laquelle j’attends toujours une réponse. »
      J’y ai répondu dans mon commentaire du 2 janvier 2018 à 21 h 38 min. Je pense avoir donné les principaux éléments qui permettent de répondre à la question. Vous n’avez pas accusé réception, ni dit si l’explication vous a semblé pertinente (je peux compléter si nécessaire).

      Du coup, je suis surpris que vous affirmiez maintenant « je n’ai rien appris que je ne savais déjà » car, de deux choses l’une : soit vous connaissiez déjà les raisons pour lesquelles la courbe d’évolution de la température de surface n’est pas « semblable » à la courbe d’évolution du taux de CO2, soit vous ne les connaissiez pas. Si vous les connaissiez déjà, pourquoi avez vous posé la question ? Si vous ne les connaissiez pas, pourquoi dites vous n’avoir rien appris ?

      Vous dites espérer des « discussions sérieuses qui ne partent pas dans tous les sens ». Je pense avoir été un interlocuteur sérieux et qui, justement, a constamment refusé de partir tous les sens. Ma « manière de traiter les questions une par une en ressassant à l’envi chacune », comme vous dites, l’atteste.

      Il ne me semble pas que mon explication sur les « faux sceptique » fut une « digression ». Elle répondait au commentaire où vous faisiez part de vos interrogations, en affirmant avoir un « horrible doute », avoir « beaucoup de mal à croire » certaines choses. J’ai encouragé votre scepticisme, tout en expliquant qu’avoir des doutes ne suffit pas pour être pertinent, et qu’il faut aussi s’intéresser aux faits qui pourraient répondre aux questions qu’on se pose. Que vous disiez maintenant « n’avoir rien appris » dans notre conversation malgré mes efforts d’explication, rend rétrospectivement ma « digression » plutôt pertinente.

      Bonne continuation a vous aussi.

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