Qui ne partage pas ses résultats ? La transparence des essais cliniques en Europe

L’outil en ligne Trials Tracker a été développé dans le cadre de ces recherches et permet de vérifier facilement qui ne partage pas ses résultats d’essais cliniques en Europe.

Too Long ; Won’t Read…

– Une équipe de l’Université d’Oxford a récemment publié une étude sur la transparence des essais cliniques conduits dans l’UE.

– Les chercheurs montrent que les institutions académiques respectent peu la réglementation européenne concernant la déclaration des essais cliniques, contrairement aux compagnies pharmaceutiques.

– L’équipe a développé un outil en ligne permettant de vérifier régulièrement la mise en conformité de ces déclarations pour chaque sponsor.

 

Une étude publiée le 12 septembre 2018 dans le journal scientifique BMJ s’est intéressée au respect des règles européennes en matière de déclaration des résultats d’essais cliniques par les sponsors académiques et commerciaux de tels essais dans l’Union Européenne [1]. On retrouve à la tête de ces recherches le sceptique britannique Ben Goldacre de l’Université d’Oxford (et du blog Bad Science), dont nous avons récemment parlé des travaux ici sur la prescription d’homéopathie en Angleterre, ou encore ici pour son plaidoyer pour l’éducation basée sur les preuves.

Cette étude montre qu’une majorité d’essais cliniques Lire la suite

Revue de blogs – 23/04 au 30/04/2018 : Peinture coupe-faim, chasse aux fantômes, allaitement et autisme


Je vous propose un petit tour non exhaustif de la semaine de la blogosphère sceptique. N’hésitez pas à suivre ces blogueurs sur les réseaux, et à dévorer (avec esprit critique) leur contenu. La langue originale des billets est indiquée entre parenthèses.

Curiologie : Pink is the new bullshit (Français)

Florian Gouthière alias le curiologue, journaliste scientifique pour le Magazine de la santé et Allo Docteurs, blogueur membre du Café des Sciences, réagit à une annonce surprenante : la star Kendall Jenner repeint sa chambre en rose “baker-miller” afin de profiter des effets scientifiquement prouvés de cette couleur sur la faim.

Pour cela, il revient aux origines de cette affirmation sensationnelle Lire la suite

Revue de blogs – 09/04 au 15/04/2018 : #FakeMedicine, Gardasil, Liberté d’expression et des illustrations sceptiques

buzyn

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Revue de blogs – 26/03 au 01/04/2018 : pollution, magnétoencéphalographie, interstitium et Dominique

revue

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[Trad] Qui sont ces risques qui sifflent sur nos têtes ? Pesticides, vaccins et autres produits chimiques [difficulté : moyenne] (3000 mots ~ 20 mins)

Penchons nous ensemble sur ces risques dont on entend tant parler dans les médias et à la machine à café.

risk
Non, cette illustration n’est pas si hors sujet que ça : les risques sont omniprésents et les évaluer, c’est avant tout éviter les écueils des probabilités.

Ce billet est une traduction de l’article de The Logic of Science datant du 7 Mars dernier. Je reviendrai certainement sur la notion de risque et comment elle se traduit dans la réalité dans une future parution,  mais cet article est une première approche très pertinente et claire qu’il m’a semblé intéressant de relayer, sur les conseils avisés de Plasmodioum.

Nous sommes constamment bombardés par les médias d’annonces telles que « une nouvelle étude affirme que la substance X augmente les risques de Y de 100 % » ou encore « faire X double la probabilité d’avoir Y ». Mais que signifient réellement ces nombres ? Nous, en tant qu’humains, sommes très mauvais en ce qui concerne l’évaluation des risques, et la perception qu’on en a les amplifie beaucoup – ou parfois au contraire, les néglige dramatiquement. Une part du problème vient de la manière dont on parle des risques. Lire la suite

Comprendre le principe de vaccination [difficulté : facile] (1100 mots / ~ 5 mins)

Figure 1 Une cellule immunitaire vue par microscopie électronique (wikipédia)

Pour comprendre sereinement et de manière éclairée le principe de la vaccination, et ainsi éviter les travers de l’anti-vaccinisme, voici une courte et simple présentation des principes sur lesquels repose la vaccination. Lire la suite

[Trad] Viande transformée et cancer, ce que vous devez savoir (1970 mots / ~10mins)

Billet posté par Casey Dunlop sur Science Blog le 26 octobre 2015.

Vous avez probablement vu les gros titres aujourd’hui à propos du classement de la viande transformée comme une cause certaine de cancer et de la viande rouge comme d’une cause probable.

La décision, coordonnée par une institution internationale respectée, a été tellement anticipée par les médias que les spéculations n’ont cessé de s’amplifier depuis la semaine dernière.

Mais un lien entre certains types de viande et certaines formes de cancer, comme le cancer des intestins, n’est pas vraiment une nouvelle. Les preuves s’accumulent depuis des décennies et sont supportées par de nombreuses recherches attentives.

Néanmoins, l’annonce d’aujourd’hui est significative. Elle vient de l’International Agency for Research on Cancer (IARC), un groupe international d’experts qui passe au crible toutes les preuves (dans ce cas plus de 800 études) sur la probabilité pour telle ou telle chose d’être cancérigène. Leurs décisions ont beaucoup d’influence, en particulier auprès des gouvernements et agences de régulation.

Mais que veulent dire ces résultats –publiés dans Lancet Oncology– en pratique ? Quelle quantité de viande devrions-nous manger ? Et combien de cas de cancer sont liés à la consommation de viande ?

Dans ce post, nous allons regarder ce que la classification de l’IARC signifie vraiment, comment la viande rouge et la viande transformée affectent le risque de cancer et l’importance réelle de cet effet.

Mais avant d’aller plus loin, soyons clair : oui, un régime prolongé très riche en viande n’est pas quelque chose de très bon pour vous. Mais un steak, un sandwich au bacon ou un hotdog quelques fois par semaine ne doit probablement pas être une source d’inquiétude pour vous. Et dans tous les cas, le risque général est bien inférieur à celui d’autres pratiques à risque, comme le tabagisme.

Qu’est ce que sont la viande « rouge » et la viande « transformée » ?

D’abord, soyons clairs sur les définitions.

La viande rouge, comme vous l’aurez deviné, concerne toute viande à la couleur rouge sombre avant sa cuisson. Cela inclut évidemment le bœuf et l’agneau, mais aussi le porc.

La viande transformée est une viande qui n’est pas vendue fraiche, mais a été traitée, salée, fumée, ou préservée d’une façon ou d’une autre (donc des choses comme le bacon, les saucisses, les hotdogs, le jambon, le salami et pepperoni). Cela n’inclut pas les burgers frais et la viande hachée.

Ces deux types de viandes sont différents de la viande blanche, comme le poulet frais, la dinde, et le poisson (dont aucun n’apparaît comme ayant un risque cancérigène).

Les preuves actuelles…

Il y a maintenant un corpus important de preuves que le cancer des intestins est plus commun chez les personnes qui mangent le plus de viande rouge et de viande transformée. Comme les preuves se sont accumulées petit à petit, nous avons bloggué plusieurs fois à ce sujet, et c’est également évoqué par le NHS Choices et le World Cancer Research Fund (WCRF).

(Il y a aussi de plus en plus de preuves concernant un lien possible avec les cancers de l’estomac et du pancréas, mais il semble moins évident que le lien avec le cancer des intestins).

La vision la plus évidente des preuves d’un lien avec le cancer des intestins vient d’une analyse du WCFR de 2011, qui a combiné les résultats de précédentes études afin d’avoir une vue d’ensemble plus claire.

Ils sont arrivés à regrouper les données en fonction des individus qui consommaient le plus de viande rouge et de viande transformée et ceux qui en consommaient le moins. Un élément clef de cette analyse est qu’elle a montré que la viande rouge et la viande transformée ne présentent pas le même risque : la viande transformée est plus fortement associée au cancer de l’intestin que la viande rouge.

Les résultats ont montré que les personnes qui mangeaient le plus de viande transformée avaient un risque d’environ 17% supérieur dans le développement de cancer des intestins comparés à ceux qui en mangeaient le moins.

Ca peut sembler être un chiffre assez important, mais c’est un risque relatif, alors mettons le en perspective et convertissons le en chiffre absolu. Souvenez-vous que le risque sera différent pour chaque personne dans la mesure où il y a de nombreux facteurs différents en jeu.

Nous savons qu’au Royaume-Uni, sur 1000 personnes, environ 61 vont développer un cancer à un moment ou à un autre de leur vie. Ceux qui mangent la plus faible quantité de viande transformée ont probablement un plus faible risque d’écourter leur espérance de vie que le reste de la population (environ 56 cas pour 1000 faibles mangeurs de viande transformée).

Si tout ceci est exact, l’analyse du WCRF suggère que parmi 1000 personnes qui mangent le plus de viande transformée, vous pourrez vous attendre à ce que 66 d’entre elles développent un cancer des intestins à un moment de leur vie, soient 10 de plus que le groupe de ceux qui en mangent le moins.

Comment la viande rouge et la viande transformée peuvent causer le cancer ?

Les chercheurs essayent toujours de déterminer comment, exactement, la viande rouge et la viande transformée entraînent l’apparition de cellules cancéreuses, mais les pistes principales semblent être certains éléments trouvés dans la viande elle-même.

Dans la viande rouge, les problèmes semblent venir d’un composé appelé l’hème, qui est une partie du pigment rouge du sang, l’hémoglobine, et qui est décomposé dans nos intestins pour former une famille d’autres éléments appelés les composés N-nitroso. Il a été mis en évidence que ces composés chimiques endommagent les cellules bordant la surface des intestins de sorte à ce que celles-ci doivent se répliquer plus fréquemment et donc augmenter le risque d’erreur de copie de l’ADN à chaque réplication, première étape du processus de cancérisation.

En plus de cela, les viandes rouges transformées contiennent des composés qui génèrent des composés N-nitroso dans les intestins, comme les agents conservateurs à base de nitrite.

Cuire la viande à haute température, comme la griller à la poêle ou au barbecue, peut aussi créer des composés dans la viande qui augmentent le risque de cancer. Ces composés sont généralement produits à un plus haut niveau dans les viandes rouges et transformées que dans les autres viandes.

Mais il y a également d’autres théories. Certains chercheurs ont suggéré que le fer dans la viande rouge pourrait jouer un rôle, alors que d’autres pensent que les bactéries intestinales pourraient également avoir un rôle de support.

En dépit de ce que vous pourrez entendre donc, il ne s’agit pas de la qualité de la viande, ou de savoir si celle-ci vient d’un boucher local ou d’un supermarché. Les preuves suggèrent jusqu’à maintenant que c’est la transformation de la viande ou des composés chimiques naturellement présents dedans qui accroissent le risque de cancer.

Que signifie la décision de l’IARC ?

Quel que soit le mécanisme sous jacent, il y a maintenant des preuves suffisantes pour l’IARC pour estimer que la viande transformée cause certainement le cancer et que la viande rouge cause probablement le cancer. Mais pour véritablement comprendre ce que cela signifie (et ce que ça ne signifie pas), il faut que vous sachiez un peu comment fonctionnent les catégories de l’IARC.

Quand l’IARC déclare l’existence d’un risque de cancer particulier, il l’assigne à celui des groupes –voir le graphique ci-dessous- qui représente leur degré de confiance sur la cancérogénicité du produit pour les consommateurs.

IARC viande 1 copie 2

La viande transformée a été classée comme cause certaine de cancer (soit le groupe 1). Ce groupe inclut également le tabac et l’alcool. La viande rouge est une cause probable de cancer (soit le groupe 2A). Ce groupe inclut également le travail de nuit. Alors que cela pourrait sembler alarmant, il est important de rappeler que ces groupes montrent le degré de confiance de l’IARC à propos de la cancérogénicité de la viande rouge et de la viande transformée, et non pas combien de cancers elles causent.

Comme nous l’avons écrit lorsque nous avons couvert une décision précédente de l’IARC sur les émissions du diésel lors de l’interview de l’un de nos experts sur les causes de cancer :

« Comme l’explique le Pr. Phillips, ‘ l’IARC identifie des risques, elle n’évalue pas ces risques.

Cela semble un peu technique, mais cela signifie que l’IARC n’a pas pour objet de nous dire à quel point quelque chose peut nous causer le cancer, mais seulement si cette chose peut ou ne peut pas le causer.

Pour faire une comparaison, pensez aux peaux de banane. Elles sont certainement une cause d’accidents, mais en pratique, cela n’arrive pas très souvent (à moins que vous travailliez dans une usine de bananes). Et les blessures que vous pouvez avoir en glissant sur une peau de banane sont généralement moins graves que celles d’un accident de voiture.

Mais dans un système d’identification des risques comme celui de l’IARC, les peaux de bananes et les voitures seraient dans la même catégorie, celles des causes d’accidents certaines.’ »

Pour mettre les choses en perspective, voyons comment la viande rouge et la viande transformée se défendent face au tabagisme :

IARC viande 2 copie 2

En 2011, les scientifiques ont estimé qu’environ 3 cancers sur 100 cas au Royaume-Uni étaient dus à la consommation trop importante de viande rouge et de viande transformée (soient environ 8 800 cas chaque année). Cela comparé aux 64 500 cas annuels causés par le tabac (soient 19% de tous les cancers).

Alors, qu’est ce que ça signifie pour le repas ?

Est-ce que la viande rouge et la viande transformée ont toujours leur place dans un régime sain ?

Rien de tout cela ne signifie qu’un seul repas de viande est mauvais pour vous. Ce que cela signifie, c’est que manger régulièrement de grosses quantités de viande rouge et de viande transformée, sur une très longue période, n’est probablement pas la meilleure solution si votre but est de vivre longtemps et en bonne santé. La viande est bonne avec modération, c’est une bonne source de certains nutriments comme les protéines, le fer et le zinc. Il s’agit simplement d’être raisonnable, et de ne pas en manger en trop grosse quantité, trop souvent.

Alors, qu’est ce que signifie être raisonnable ? C’est une question beaucoup plus compliquée. Les preuves jusqu’à présent ne pointent pas vers une dose particulière qui, en termes de risque cancérigène, serait trop importante. Tout ce que nous pouvons dire, c’est qu’en général le risque est moindre si vous en mangez moins. En se basant sur une série de considérations de santé, le gouvernement conseille [NDT : au Royaume-Uni] aux consommateurs qui mangent plus de 90g (poids cuisiné) de viande rouge ou transformée par jour devraient diminuer à 70gr ou moins.

Mais à quoi ressemblent ces portions ?

IARC viande 3 copie 2

Si vous êtes quelqu’un qui mangez vraiment beaucoup de viande et que vous êtes inquiet à propos du cancer, vous devriez peut être songer à diminuer les doses. Ça ne veut pas dire que vous devez commencer à faire des stocks de tofu, à moins que vous le vouliez, mais que vous devez simplement essayer de manger de plus petites portions et moins souvent (en ajoutant plus de légumes, haricots et légumineuses – vous vous souvenez du repas sain ?), ou en choisissant du poulet ou du poisson à la place. Comme nous l’avons noté précédemment, il n’y a pas de preuves fortes d’un lien entre la viande blanche fraîche comme le poulet, la dinde ou le poisson avec aucune sorte de cancer.

Notre conseil sur la diète alimentaire reste donc le même : mangez beaucoup de fibres, de fruits et de légumes, diminuez la viande rouge et transformée ainsi que le sel, et limitez vos prises d’alcool. Cela peut sembler ennuyant mais ça reste vrai : une vie en bonne santé est une affaire de modération.

Excepté pour le tabagisme qui est toujours mauvais pour vous.

Vaccin anti grippe : la vérité qu’on vous cache !!!! (3700 mots / ~15mins)

BIG PHARMA, INFLUENZA, MERCURE, FORMALDEHYDE, INDUSTRIE, ANTI-GEL, MENSONGES, VERITE, MYTHES, SKEPTIC CORSAIRS, PROPAGANDE !!!!!

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La politique de santé publique traverse une crise de confiance. Soutenu par une défiance grandissante à l’égard des élites, le peuple, dans sa sagesse collective, n’hésite pas à s’emparer des mythes vaccinaux pour mettre à bas la science des technocrates ayant abandonné depuis longtemps le goût du sain et du naturel. Alors que la bataille de la communication semble en très nette défaveur de l’information sérieuse aussi bien dans les médias mainstreams que sur le net en ce qui concerne les sciences, la santé et l’environnement, tentons, sans crier gare, de faire un sort à ces mythes depuis trop longtemps entretenus.

Ci-après, un résumé lapidaire suivi des explications plus détaillées. La liste est tirée du blog Red Wine & Apple Sauce.



Feu !

Mythe 1 : Le vaccin ne marche pas.

Réalité : Si, le vaccin marche. Il réduit les risques de morbi-mortalité liés à la grippe.

Mythe 2 : Vous n’avez pas besoin du vaccin cette année si vous l’avez déjà pris l’année dernière.

Réalité : Vous avez besoin du vaccin chaque année.

Mythe 3 : Le vaccin contre la grippe peut tuer.

Réalité : Aucun décès causé par le vaccin n’a jamais été attesté.

Mythe 4 : La mortalité de la grippe est très exagérée.

Réalité : Rien qu’en France, des milliers de personnes en meurent chaque année.

Mythe 5 : Le vaccin contre la grippe donne la grippe.

Réalité : Le vaccin contre la grippe ne peut pas donner la grippe.

Mythe 6 : Le vaccin contre la grippe contient du formaldéhyde, du mercure et même de l’anti-gel.

Réalité : Les composants du vaccin ne sont pas dangereux.

Mythe 7 : Le vaccin contre la grippe est mauvais pour les femmes enceintes.

Réalité : Non.

Mythe 8 : Le vaccin contre la grippe peut causer Alzheimer.

Réalité : Il n’y a aucun lien entre le vaccin et Alzheimer.

Mythe 9 : Big Pharma se fait des baboules en or massif avec le vaccin.

Réalité : Pour vous ou moi, oui. Pour eux, c’est moins évident.

Mythe 10 : Le vaccin contre la grippe ne marche pas pour les enfants.

Réalité : Si, le vaccin marche pour les enfants. Il réduit leur risque de morbi-mortalité.

Mythe 11 : Le vaccin contre la grippe provoque la pneumonie ou d’autres maladies infectieuses.

Réalité : Non, le vaccin réduit les risques de pneumonie et d’autres maladies.

Mythe 12 : Le vaccin contre la grippe est mauvais pour les enfants.

Réalité : Le vaccin ne présente aucun danger pour les enfants de 6 mois et plus.

Mythe 13 : Le vaccin contre la grippe peut causer des troubles cardio-vasculaires.

Réalité : Non.

Mythe 14 : Le vaccin contre la grippe affaiblit le système immunitaire.

Réalité : Non, il le renforce contre la grippe.

Mythe 15 : Le vaccin cause le syndrome de Guillain Barré.

Réalité : La grippe a plus de chance de provoquer le syndrome que le vaccin.

Mythe 16 : Le vaccin contre la grippe cause des troubles neurologiques.

Réalité : Les risques sont infinitésimaux contrairement aux risques de la grippe.

Mythe 17 : La grippe n’est pas une maladie grave et les gens se remettent facilement.

Réalité : Si, la grippe est une maladie grave.

Mythe 18 : Les gens ne meurent pas de la grippe à moins d’une autre maladie concomitante.

Réalité : Des gens en excellente santé meurent définitivement de la grippe.

Mythe 19 : Le vaccin ne marche pas sur moi, l’année dernière j’étais vacciné et j’ai quand même attrapé la grippe.

Réalité : Le vaccin ne garantit pas que vous n’ayez pas la grippe, mais réduit le risque que vous l’ayez.

Mythe 20 : Les gens allergiques aux œufs ne peuvent pas prendre le vaccin.

Réalité : Si.

Mythe 21 : Si on a la grippe, on peut prendre des antibiotiques.

Réalité : Vous pouvez… sauf que les antibiotiques ne peuvent pas soigner les infections virales (comme la grippe).

Mythe 22 : Je n’ai jamais attrapé la grippe, pas besoin de vaccin.

Réalité : Mais vous n’avez jamais pu prédire l’avenir non plus.

Mythe 23 : Je peux éviter la grippe grâce à une bonne alimentation et une bonne hygiène.

Réalité : Non. Déjà parce que je viens de vous tousser dessus, et ensuite parce qu’une bonne alimentation et une bonne hygiène seules ne peuvent pas prévenir la grippe.

Mythe 24 : Si j’ai la grippe, ça rendra mon système immunitaire plus fort.

Réalité : La grippe épuise votre système immunitaire pendant que vous la combattez et vous risquez de contaminer d’autres personnes.

Mythe 25 : Si j’ai la grippe, je reste enfermé chez moi.

Réalité : Vous pouvez transmettre la grippe sans avoir les symptômes (qui vous indiqueraient de vous enfermez chez vous).

Mythe 26 : Si je n’ai pas été vacciné en Novembre, inutile de le faire.

Réalité : c’est utile pendant toute la saison.

A l’abordage !

Mythe 1 : Le vaccin ne marche pas.

Réalité : Si, le vaccin marche. Il réduit les risques de morbi-mortalité liés à la grippe.

Le vaccin ne marche pas à 100%, ni aucun autre vaccin d’ailleurs : il réduit le risque d’attraper la grippe, mais il ne peut pas l’éliminer. Il y a des tonnes d’études qui le montrent. Cependant, l’efficacité du vaccin varie d’une année à l’autre et le vaccin contre la grippe est l’un des vaccins les moins efficaces comparé par exemple au ROR qui atteint 90% d’efficacité. Il faut signaler que plus des gens se font vacciner, plus le vaccin est efficace en raison de l’immunité de grégaire.

Mythe 2 : Vous n’avez pas besoin du vaccin cette année si vous l’avez déjà pris l’année dernière.

Réalité : Vous avez besoin du vaccin chaque année.

C’est parce que le virus évolue très vite et que les souches en circulation changent tous les ans qu’il faut se faire vacciner tous les ans. Pour comprendre ce mécanisme, un peu de science de l’évolution s’impose. En effet, par divers mécanismes, les souches de virus en circulation dans les populations humaines évoluent à un rythme très élevé, et peuvent ainsi aisément contourner les défenses immunitaires. L’OMS prend en compte ces phénomènes et coordonne la modélisation des souches en circulation pour la saison à venir et émet des recommandations aux compagnies pharmaceutiques qui s’appuient dessus pour développer un nouveau vaccin chaque année.

Même si l’immunité acquise peut durer très longtemps, il est probable que de nouvelles souches ne soient pas couvertes par cette immunité l’année suivante, et il est donc préférable de renouveler son vaccin.

Mythe 3 : Le vaccin contre la grippe peut tuer.

Réalité : Aucun décès causé par le vaccin n’a jamais été attesté.

Il arrive que des décès soient mis sur le compte d’une vaccination. Ce n’est en effet pas totalement impossible, comme dans un cas supposé de réaction allergique à la gélatine. Mais une telle réaction allergique n’arrive que dans 1 cas pour 2 millions de vaccinés, et ce n’est pas nécessairement mortel. Dans de tels cas, la probabilité que le vaccin soit à l’origine de l’effet secondaire est tellement infinitésimale qu’il est impossible d’affirmer que c’est le cas. Par ailleurs, succession n’est pas causalité, et beaucoup des cas rapportés dans le grand public ne sont que des successions d’évènements sur interprétés à l’aune de peurs infondées et de raisonnements invalides.

Mythe 4 : La mortalité de la grippe est très exagérée.

Réalité : Rien qu’en France, des milliers de personnes en meurent chaque année.

En effet, alors qu’environ 1500 à 2000 personnes meurent de la grippe chaque année en France, l’hiver 2014-2015 a été particulièrement dur avec plus de 18 000 décès associés à la grippe saisonnière, dont 90% de victimes de plus de 65 ans.

Aux USA, la saison de grippe 2010-2011 associée à la pneumonie a fait plus de 50 000 morts.

Mythe 5 : Le vaccin contre la grippe donne la grippe.

Réalité : Le vaccin contre la grippe ne peut pas donner la grippe.

Le vaccin est inactivé. Ce n’est tout simplement pas possible, de la même façon que manger un œuf au plat ne peut pas vous faire accoucher d’un poussin. Le vaccin atténué en spray nasal ne peut pas non plus causer la grippe. Il est théoriquement possible de transmettre la grippe avec le vaccin vivant, mais aucun cas sérieux n’a jamais été rapporté en ce sens.

Mythe 6 : Le vaccin contre la grippe contient du formaldéhyde, du mercure et même de l’anti-gel.

Réalité : Les composants du vaccin ne sont pas dangereux.

Le vaccin-seringue et le vaccin spray ne contiennent pas de mercure. Le vaccin multi-dose contient un conservateur, le thiomersal, qui se décompose en ethylmercure et est utilisé pour prévenir la pollution bactérienne du vaccin. L’ethylmercure (à ne pas confondre avec le methylmercure qu’on trouve dans le poisson) est fait de plus grosses molécules qui ne peuvent entrer en contact avec le cerveau et sont évacuées par le corps rapidement. Le thiomersal n’est pas dangereux dans le vaccin, il est présent dans les vaccins du monde entier et a largement été étudié notamment au regard de l’effet cumulatif chez les enfants sur plusieurs années.

Le formaldéhyde est utilisé dans plusieurs vaccins en quantités microscopiques pour inactiver le virus de sorte à ce qu’il ne cause pas la maladie. Le formaldéhyde se trouve naturellement présent dans les fruits et légumes en quantités très supérieures à celles utilisées dans les vaccins. Par ailleurs, le corps humain produit naturellement du formaldéhyde également pour répondre à certaines fonctions. Là encore, le volume de formaldéhyde circulant naturellement dans le sang est bien plus important que celui contenu dans une seule dose de vaccin.

La mythe de l’anti-gel vient de la présence d’octylphénol ethoxylate dans certains vaccins, ce qui doit ressembler pour certains au polyethylene glycol qui lui est un composant de l’anti-gel, mais pas l’anti-gel lui-même, de la même manière que l’eau est également un composant de l’anti-gel. Quoi qu’il en soit, le polyethylene glycol ne se trouve pas dans les vaccins. L’octylphenol ethoxylate lui est utilisé pour fractionner le virus, et est inoffensif.

Mythe 7 : Le vaccin contre la grippe est mauvais pour les femmes enceintes.

Réalité : Non.

Le vaccin inactivé avec ou sans thiomersal est inoffensif pour les femmes enceintes. Le thiomersal sort du corps rapidement et ne cause pas de problèmes de développement, de troubles neuropsychologiques ou de quelconque trouble au fœtus, à court ou à long terme.

Mythe 8 : Le vaccin contre la grippe peut causer Alzheimer.

Réalité : Il n’y a aucun lien entre le vaccin et Alzheimer.

Le mythe a été lancé par un tenant de pseudomédecine, Hugh Fudenberg, sans aucune preuve de ses allégations. Certains pointent l’aluminium comme cause d’Alzheimer dans les vaccins antigrippaux. Le seul problème est que rien ne permet d’affirmer que l’aluminium cause Alzheimer en l’état actuel des connaissances

Mythe 9 : Big Pharma se fait des baboules en or massif avec le vaccin.

Réalité : Pour vous ou moi, oui. Pour eux, c’est moins évident.

En effet, les revenus générés par les vaccins sont ridicules dans l’activité des compagnies pharmaceutiques. Certes elles ne les fabriqueraient pas si ils n’étaient pas rentables, mais cette marge est ridicule. Par ailleurs, le profit généré sur un produit de santé n’est pas un argument suffisant pour alléguer la nocivité ou l’inutilité du produit. Les compagnies pharmaceutiques suivent les recommandations des agences de santé intergouvernementales comme l’OMS. Les compagnies pharmaceutiques gagnent beaucoup, beaucoup, beaucoup plus d’argent grâce aux médicaments pour les maladies chroniques. En 2013, les trois compagnies principales pour la fabrication du vaccin contre la grippe (Sanofi-Pasteur, GSK, et Novartis) ont généré environ 3,1 milliards de dollars grâce à ce vaccin, soit 0,3% de leurs revenus.

Mythe 10 : Le vaccin contre la grippe ne marche pas pour les enfants.

Réalité : Si, le vaccin marche pour les enfants. Il réduit leur risque de morbi-mortalité.

Les différents vaccins ont une efficacité variable, notamment en fonction des classes d’âges. On peut voir par exemple que le vaccin vivant est plus efficace chez les enfants de 2 à 7 ans, jusqu’à 83%, c’est-à-dire que 16% des enfants non vaccinés auront la grippe contre 3,4% de vaccinés. Ces observations peuvent conduire à l’indication d’un vaccin plutôt qu’un autre pour cette classe d’âge en particulier. Ca ne veut pas dire que la vaccination ne fonctionne pas chez les enfants.

Une revue de l’Institut Cochrane a mis en évidence le peu de données existantes en ce qui concernait les enfants de 6 mois à 2 ans, mais de nouvelles études dans le NEJM et The Lancet ont depuis été publiées et montrent l’efficacité du vaccin dans cette classe d’âge. Le CDC relève une étude ayant montré une efficacité de 66% chez les enfants de 6 mois à 3 ans. Une autre montre une bonne réponse immunitaire au vaccin parmi les enfants. Une autre encore se focalise sur les enfants de 9 mois à 3 ans, et montre que seulement 4% des enfants vaccinés avant l’âge de 2 ans attrapent la grippe contre 12% des non vaccinés, soient 66% d’efficacité.

Mythe 11 : Le vaccin contre la grippe provoque la pneumonie ou d’autres maladies infectieuses.

Réalité : Non, le vaccin réduit les risques de pneumonie et d’autres maladies.

C’est surprenant comme mythe, car attraper la grippe va simplement affaiblir votre système immunitaire et le rendre plus exposé à d’autres maladies. Mais plus surprenant encore, la pneumonie est justement l’une des complications les plus communes de la grippe, de sorte que la vaccination réduise en réalité le risque de pneumonie, une cause principale de mortalité chez les malades de la grippe.

Mythe 12 : Le vaccin contre la grippe est mauvais pour les enfants.

Réalité : Le vaccin ne présente aucun danger pour les enfants de 6 mois et plus.

Il n’y a aucune preuve que les vaccins puissent altérer le développement des enfants. En effet, la rumeur veut que le vaccin endommage la structure neurovasculaire des enfants durant son développement. Sauf que celle-ci est formée in utero et est déjà fonctionnelle à la naissance au regard de ce qui peut passer ou ne pas passer dans le cerveau. Des chercheurs ont en effet montré en 2010 que la barrière hémato-encéphalique qui sert à réguler le milieu dans le cerveau est développée dès avant la naissance, rendant hautement improbable la possibilité pour un vaccin de traverser cette barrière.

Mythe 13 : Le vaccin contre la grippe peut causer des troubles cardio-vasculaires.

Réalité : Non.

Il n’y a aucune preuve de cela, et au contraire, on a montré que les vaccins réduisaient le risque d’attaques cardiaques et autres événements cardiovasculaires.

Mythe 14 : Le vaccin contre la grippe affaiblit le système immunitaire.

Réalité : Non, il le renforce contre la grippe.

Le vaccin sert à présenter le virus de la grippe au système immunitaire sans vous donner la maladie, de sorte à renforcer le système immunitaire avant qu’il ne rencontre véritablement le virus de la grippe. L’enjeu est bien de renforcer le système immunitaire face à une maladie donnée, et c’est ce qui fait l’efficacité du vaccin.

Mythe 15 : Le vaccin cause le syndrome de Guillain Barré.

Réalité : La grippe a plus de chance de provoquer le syndrome que le vaccin.

Le syndrome de Guillain Barré (SGB) est une maladie auto immune dans la quelle le système immunitaire du malade attaque par erreur son propre tissu nerveux. Cela affecte environ 1 personne sur 100 000. Les causes ne sont pas très bien connues, bien que le SGB ait été relié à certains virus dont celui de la grippe.

Le mythe vient du fait que le vaccin de 1976 contre H1N1 a été corrélé à un plus haut risque de SGB cette année là, avec environ 10 cas supplémentaires pour 1 million de personnes vaccinées. Depuis, le SGB a probablement été le risque le plus étudié de l’histoire en ce qui concerne le vaccin contre la grippe. Une étude s’est penchée sur le risque de SGB chez plus de 30 000 000 (30 millions !)de personnes, et n’a pas trouvé de risque accru de SGB chez les personnes vaccinées. Ainsi basé sur de nombreuses études, on peut conclure qu’en l’état, l’association entre le vaccin contre la grippe et le SGB peut être rejetée.

Mythe 16 : Le vaccin contre la grippe cause des troubles neurologiques.

Réalité : Non.

Il n’y a aucune preuve que le vaccin puisse causer des troubles neurologiques, mais il y a de très bonnes preuves que la grippe elle, le peut. Les enfants avec de tels troubles sont par ailleurs spécialement encouragés à se faire vacciner car ont un risque plus élevé de complications neurologiques causées par la grippe que les autres enfants.

Mythe 17 : La grippe n’est pas une maladie grave et les gens se remettent facilement.

Réalité : Si, la grippe est une maladie grave.

La grippe est une maladie sérieuse. Ces signes sont similaires à ceux d’autres maladies, et de fait, beaucoup de gens les confondent. Des gens chanceux s’en remettent en quelques jours, mais la plupart sont HS pour une semaine ou deux. Les complications peuvent être mortelles, particulièrement chez les enfants. La vaccination contre la grippe sauve littéralement des enfants.

Mythe 18 : Les gens ne meurent pas de la grippe à moins d’une autre maladie concomitante.

Réalité : Des gens en excellente santé meurent définitivement de la grippe.

Des gens meurent de la grippe tous les ans, y compris des enfants sans autres maladies. Par exemple, 43% des enfants morts de la grippe entre 2004 et 2012 n’avaient pas d’autres maladies. Souvent, la grippe peut précipiter la mort sans figurer sur le certificat de décès si le défunt est mort de complications comme la pneumonie.

Mythe 19 : Le vaccin ne marche pas sur moi, l’année dernière j’étais vacciné et j’ai quand même attrapé la grippe.

Réalité : Le vaccin ne garantit pas que vous n’ayez pas la grippe, et réduit le risque que vous l’ayez.

Le vaccin ne garantit pas à 100% que vous n’ayez pas la grippe, mais il limite fortement le risque que vous l’ayez et limite les symptômes si vous l’avez. Il est aussi tout à fait possible que vous attrapiez une souche de grippe non couverte par le vaccin.

Mythe 20 : Les gens allergiques aux œufs ne peuvent pas prendre le vaccin.

Réalité : Si.

D’abord il existe un vaccin sans aucun morceau d’œuf dedans. Ensuite, même pour les gens allergiques, il n’y a pas de risque concernant le vaccin contre la grippe, même si celui-ci peut contenir des protéines d’œufs.

Mythe 21 : Si on a la grippe, on peut prendre des antibiotiques.

Réalité : Vous pouvez… sauf que les antibiotiques ne peuvent pas soigner les infections virales (comme la grippe).

Les antibiotiques agissent contre les bactéries, et la grippe est causée par un virus. Tous les antibiotiques du monde ne vous seront d’aucun secours.

Mythe 22 : Je n’ai jamais attrapé la grippe, pas besoin de vaccin.

Réalité : Mais vous n’avez jamais pu prédire l’avenir non plus.

Vous n’avais jamais eu d’accident de voiture, mais vous mettez quand même votre ceinture de sécurité.

Mythe 23 : Je peux éviter la grippe grâce à une bonne alimentation et une bonne hygiène.

Réalité : Non vous ne pouvez pas. Déjà parce que je viens de vous tousser dessus, et ensuite parce qu’une bonne alimentation et une bonne hygiène seules ne peuvent pas prévenir la grippe.

Le virus de la grippe se transmet dans l’air, ainsi, même si se laver les mains est une chose importante pour réduire le risque infectieux, ça n’empêche pas d’attraper la grippe. Manger sainement est également une bonne chose, et facilite probablement le travail de votre système immunitaire, mais cela ne va pas vous éviter d’être exposé au virus comme par magie.

Mythe 24 : Si j’ai la grippe, ça rendra mon système immunitaire plus fort.

Réalité : La grippe épuise votre système immunitaire pendant que vous la combattez et vous risquez de contaminer d’autres personnes.

En étant malade, votre système immunitaire est affaibli. Votre système immunitaire peut ressortir plus fort d’une infection en cela qu’elle lui aura permis de garder en mémoire cet épisode infectieux et d’y être mieux préparé à l’avenir. Mais l’enjeu du vaccin est d’acquérir cette préparation AVANT d’avoir la maladie. Par ailleurs, la vaccination réduit également le risque que vous rendiez d’autres personnes malades (comme vos enfants), grâce à l’immunité grégaire.

Mythe 25 : Si j’ai la grippe, je reste enfermé chez moi.

Réalité : Vous pouvez transmettre la grippe sans avoir les symptômes (qui vous indiqueraient de vous enfermez chez vous).

Vous pouvez être porteur du virus et le transmettre autour de vous sans le savoir car le virus est contagieux avant l’apparition des symptômes. Par ailleurs, vous pouvez être porteur du virus et rester asymptomatique, et tout de même le transmettre sans le savoir. C’est pour ça qu’il faut se vacciner même si vous pensez que vous n’avez jamais la grippe, car en ne vous souciant ainsi que de votre propre personne, vous pouvez tout de même infecter d’autres personnes et leur causer des complications, notamment les personnes qui ne peuvent pas être vaccinées. C’est tout l’enjeu de l’immunité de groupe.

Mythe 26 : Si je n’ai pas été vacciné en Novembre, inutile de le faire.

Réalité : c’est utile pendant toute la saison.

En effet, la saison dure jusqu’en février / mars, et les vaccins sont généralement disponibles toute la saison. Votre système immunitaire met 2 semaines à mettre en place la protection induite par le vaccin, il n’est donc jamais trop tard.



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Vous avez résisté à la canonnade des faits, à l’assaut de la dissonance cognitive et vous avez tenu assez longtemps pour poser votre regard sur nos vraies couleurs ? Allons, c’est de bonne guerre. Attrapez donc cette main tendue qui vous invite à abandonner la carcasse en flammes de vos croyances infondées, sautez au dessus de la Mer de Bullshit sur laquelle vous naviguez depuis trop longtemps, embarquez sur La Théière, et découvrez le monde merveilleux du scepticisme scientifique.

 

Vaccins : l’hygiène peut-elle expliquer la disparition des maladies infectieuses ? Exemple du Japon et de la coqueluche. (1270 mots / ~8mins)

J’aimerais revenir très rapidement sur ce point (sans aborder dans ce billet les sujets connexes, comme le vaccin contre la coqueluche en général) tant il me semble redondant dans les discussions que je peux avoir avec des antivaccinistes de divers degrés. Car la question est pertinente, pour peu qu’on accepte d’entendre la réponse.

En effet, au regard de la concomitance de plusieurs processus à l’issue desquels une observation est faite, il est légitime de se poser la question des variables confondantes. Bon, à la faveur de l’effet google university, beaucoup de personnes croient réinventer l’eau chaude avec cette question, mais il est utile d’y répondre tout de même pour ceux qui souhaiteraient vraiment comprendre.

Le point est le suivant : les antivaccinistes affirment que l’évolution des conditions sanitaires tout au long du XXe siècle explique la disparition des maladies infectieuses. Les preuves scientifiques expliquent que non. Les gens simplement curieux aimeraient comprendre comment mesurer l’effet de l’un ou l’autre processus.

Il convient d’abord de réfuter d’emblée le sophisme / erreur de bonne foi (selon le niveau d’adhésion à l’antivaccinisme de l’interlocuteur) que représente le recours au taux de mortalité pour rendre clairement compte des effets de la vaccination. Car le seul indicateur pertinent du fardeau infectieux dans une population est le taux de morbidité. Il faut en effet préciser que la vaccination n’est pas la seule innovation médicale du XXe siècle, et la prise en charge des malades, parallèlement au développement de la stratégie vaccinale, a grandement concouru à la baisse de la mortalité. Mais le fardeau infectieux peut tout de même être très lourd sans nécessairement conduire au décès des patients : il peut être invalidant à plus ou moins long terme. Clairement, ne pas mourir de la maladie n’est absolument pas un indicateur du fait que l’on n’a pas la maladie. Pour mesurer ce fardeau –la morbidité donc, c’est-à-dire l’état maladif- il convient d’utiliser le bon outil, à savoir donc le nombre de cas détectés dans la population, et non pas le nombre de cas de décès imputables à la maladie sachant que des variables confondantes (les autres innovations médicales) rendent cet indicateur très peu pertinent. S’accrocher aux courbes de mortalité pour mesurer l’effet de la vaccination, c’est un peu comme se balader avec un thermomètre rectal en prétendant ainsi mesurer la vitesse du vent.

Disons ensuite que nous acceptons très exceptionnellement le retournement de la charge de la preuve auquel se livrent ainsi les antivaccinistes. Le meilleur moyen que je connaisse pour tester facilement l’hypothèse hygiénique (appelons là comme ça), est de recourir à des données observationnelles. Ces données observationnelles peuvent proposer le retrait de l’un des deux paramètres dont on cherche à mesurer l’effet à un moment et à un endroit donné : l’hygiène, ou la vaccination.

Évidemment, plus l’échantillon sera important, plus l’observation sera pertinente.

Or, entre autres exemples patents, le deuxième cas s’est effectivement produit à l’échelle d’un pays dans les années 70. C’est l’exemple du Japon, dont le vaccin contre la coqueluche a été abandonné en 1974 pour être réinstauré en 1981. On peut ainsi observer au niveau national l’effet de l’introduction, du retrait, puis de la réintroduction d’un vaccin sur une population moderne dont on suppose que le niveau d’accès à l’hygiène collective et individuelle n’a pas connu de révolution entre 74 et 81, soit la période de retrait du vaccin.

Au Japon, le vaccin contre la coqueluche a été introduit dans les années 40, et a conduit à un recul drastique de la maladie.

Figure 1 Watanabe et Nagai, 2005.

Ce graphique (qui rapporte donc bien le nombre de cas, indicateur pertinent, et non pas le nombre de morts) porte sur la période 1947-1998.

On y observe que jusqu’au début des années 50, le nombre de cas annuels est d’environ 150 / 100 000, avec un pic tous les 4-5 ans. Le vaccin est amélioré deux fois dans les années 50 et 60, accroissant systématiquement l’effet sur le recul de la maladie. En 1970, on passe en dessous de 0,5 cas / 100 000 personnes et par an.

En imaginant que nous ne connaissions alors rien de la vaccination, la chute drastique de la morbidité proportionnellement à l’amélioration de la couverture vaccinale à l’échelle nationale et sur une période de 25 ans et ceci immédiatement après la première introduction vaccinale, incite à émettre l’hypothèse de la cause vaccinale, non ?

Mais ce n’est pas tout. En 1974 et 1975, des effets secondaires rarissimes attribuables au vaccin ont été rapportés (causant le décès de 2 enfants).

Le gouvernement japonais alerté a décidé de suspendre son programme de vaccination contre la coqueluche.

En 1979, l’incidence de la coqueluche (nombre de nouveaux cas par an) était remonté à 11,3 cas / 100 000 personnes.

Durant cette période où la couverture vaccinale est rapidement tombée à moins de 10%, le nombre de cas de coqueluche est passé de 373 en 1974 à plus de 13 000 en 1979. Plus dramatique encore, le nombre de décès causés par la coqueluche est passé de 0 à 41 entre 74 et 79.

L’alerte légitime des japonais, rapidement transformée en antivaccinisme injustifié, leur a tragiquement rappelé la réalité. En 1981, le gouvernement japonais reprend sa stratégie vaccinale contre la coqueluche à l’aide d’un nouveau vaccin, jugé encore plus sûr, mais intrinsèquement moins efficace que sa forme précédente. Néanmoins, dès cette réintroduction, l’incidence de la maladie chute à nouveau en dessous de 0,4 cas / 100 000 personnes, pour avoisiner 0 cas / 100 000 personnes au début des années 2000. Là encore, le Japon n’a pas connu de révolution sanitaire entre 1979 et 1981.

Si l’on considère l’indicateur pertinent, à savoir celui de la morbidité, alors la conclusion devient évidente, car le phénomène se répète à chaque introduction vaccinale. Cet exemple japonais offre cependant l’exemple assez illustratif de l’introduction, retrait et réintroduction du vaccin dans une population tout à fait moderne, sans changement patent dans l’accès à l’hygiène collective et individuelle.

En définitive, toute personne curieuse des sciences de la santé a raison de poser la question des effets attribuables à chaque progrès technique. La démarche scientifique consiste justement à mesurer sérieusement des phénomènes. Il est illégitime en revanche de rejeter ces mesures non seulement sans apporter de contre mesures solides, mais en plus sans rien apporter du tout.

Par ailleurs, beaucoup de personnes ayant recours à l’argument de l’hygiène, aussi infondé soit-il, semblent croire que toutes les pathologies infectieuses sont plus ou moins corrélées au péril fécal, et que l’amélioration progressive de l’hygiène permettra leur éradication. S’il est vrai que l’amélioration des standards sanitaires peut prévenir dans une large mesure certaines infestations parasitaires par exemple, ce n’est pas le cas de toutes les maladies.

Le seul réservoir connu à ce jour de la bactérie responsable de la coqueluche par exemple est l’hôte humain, et sa transmission se fait par voie interpersonnelle aérienne (quand vous toussez). Il est donc illusoire de penser que l’amélioration des standards sanitaires puisse éradiquer une telle maladie, qui n’est aucunement dépendante de ceux-ci.

Tl ; dr (Too Long ; Didn’t Read)

  • L’exemple du Japon et de la coqueluche illustre le rôle de la vaccination dans l’éradication des maladies infectieuses indépendamment des hauts standards sanitaires.

Références linkées dans le texte :

Kuno-Sakai et Kimura, Safety and efficacy of acellular pertussis vaccine in Japan, evaluated by 23 years of its use for routine immunization, Pediatr. Int..

Watanabe et Nagai, 2005, Acellular pertussis vaccines in Japan : past, present, and future, Expert Rev. Vaccines.

Pertussis, CDC Pinkbook.

Grippe saisonnière : pourquoi se vacciner tous les ans ? (3100 mots / ~12mins)

Parce que l’évolution.

Au-delà de l’aspect humoristique d’une réponse aussi laconique, c’est une chose à garder en mémoire lorsque l’on souhaite aborder les sciences de la vie et de la santé, même en ce qui concerne les problématiques actuelles les plus quotidiennes et abordées dans les grands médias : santé, alimentation, agronomie… L’évolution par sélection naturelle n’est pas un lointain concept réservé aux dinosaures ou autres vieilleries. Ainsi donc, même dans un sujet relatif à votre santé comme celui de la grippe saisonnière, il y a de vrais gros morceaux d’évolution, comme nous allons le voir dans ce billet dont l’essentiel de la documentation est issue du chapitre 11 du livre Les maladies infectieuses, par Benjamin Roche. Lire la suite